Grunge
Au début des années 90, le groupe Nirvana entraîne la jeunesse vers une nouvelle tendance : le grunge.
Un mot qui signifie en gros la saleté, la crasse. Tout un programme donc pour une mode qui ne demande qu’à sortir dans la rue traîner ses guêtres.
Le grunge se doit d’être débraillé et peu lavé. Même si certains ont adopté à la sauce bourgeoise le mouvement pour glisser dans leur garde-robe classique quelques pièces rapportées et d’un style approchant, pour se frotter à une certaine forme de révolte. Le vrai grunge porte de vieux jeans troués, des pulls immenses, forcément décousus, ou déchirés par endroits, des cheveux longs et sales, une barbe hirsute de quelques jours, des t-shirts qui ont vécu, des bottes militaires ou des docks Martens défraichies.
La femme grunge quant à elle, enfouit sa féminité sous des vestes immenses, des pantalons informes, et une tignasse emmêlée, les yeux cernés de noir. Il faut bien montrer son aversion au système. Très inspiré des clochards, le style grunge est pourtant parfois assez recherché et demande plusieurs visites à des friperies et autres lieux sacrés pour parfaire un look qui se veut absolument « de pauvre ». Pas très loin du mouvement vestimentaire des punks, mais en beaucoup plus négligés, le grunge adore la rue et les expositions underground. Certains couturiers se sont souvent emparés du mouvement pour créer des tenues s’en inspirant, mais bien sûr dans la limite de leur attrait pour un monde plus « crade ». Eux ont juste parsemé leurs collections de pulls astucieusement troués, et déstructurés de manière à donner un style soufflé par le grunge. Juste soufflé. Car le vrai grunge est un pur et dur, le savon de Marseille passe rarement par lui.
La chemise à carreaux de grand-père et la grande écharpe qui pendouille sont des pièces nécessaires et indispensables au Grunge. Lorsqu’il se déplace, le Grunge tient beaucoup de place, il y a fort à parier que ceci soit essentiellement dû à sa garde-robe qui se décline forcément en XXL, faisant place nette autour de lui. Le grunge en impose donc malgré son look. Les couleurs de prédilection sont le plus souvent très sombres, le blanc n’est jamais trop de circonstances dans la mode grunge. Une mode qui ose assumer sa différence et ses goûts.