Chicago
Le style Chicago, en vogue dans les années 30, a laissé son empreinte sur la mode qu’il continue d’inspirer par petite touche.
Il est l’un des préférés des soirées déguisées, car il habille mieux qu’aucun autre et permet des excentricités sans aucune vulgarité. A cette époque où la prohibition faisait rage, une furieuse envie de fête et de braver les interdits envahissait l’Amérique. L’élégance, la féminité, la classe en sont donc les principales motivations, dans des tenues qui rivalisent et se renouvellent chaque soirée, toujours très dansante et alcoolisée. Encensé dans la superproduction « Gatsby le Magnifique », ce look crève l’écran. Il exprime l’abondance, la fantaisie et la beauté. Les matières sont nobles et fluides à la fois, comme l’esprit qui se diffuse de cette tendance.
Cette mode est impeccable, sans aucune faute de gout. Elle sied parfaitement aux femmes, n’a rien de romantique, exprimant surtout la sensualité, la joie, la bonne humeur. Ces dames portent des robes au genou, frangées de type « Charleston » comme elles sont nommées. Elles sont coiffées d’un petit chapeau cloche aux couleurs assorties, à moins qu’elles n’aient orné leur tête d’un bandeau, à plumes ou à strass, pour embellir leur accroche-cœur. Leurs mains sont délicatement gantées jusqu’au coude, autour du coup elles arborent un boa, toujours assorti, et qui leur apporte de la douceur au visage. Les bijoux sont des sautoirs très longs, qu’elles font virevolter lorsqu’elles dansent, une activité qu’elles affectionnent particulièrement. Elle recrache la fumée en volutes du bout de leur fume-cigarette, et sont chaussées de Salomé à talons bobines, enfilées sur des bas blancs, crème, noirs pour les plus sexy.
Les hommes ont fière allure dans leur costume trois-pièces, à rayures de préférence. Le pantalon est tenu par des bretelles, et le gilet scinde la taille. En dessous ils portent une chemise coupée près du corps, au col fermé et orné d’une cravate de couleur claire. Le feutre est leur chapeau, leur donnant un petit air canaille Al Capone, mais d’autres préfèrent emprunter la casquette de type « marseillaise » plus populaire. Ils fument le cigare, boivent bien évidemment le whisky et se réunissent entre hommes pour refaire le monde dans des pièces obscures où ils jouent aussi beaucoup aux pokers. Leurs héros sont les Incorruptibles et De Niro, leur musique celle de Count Basie, Glenn Miller et Billie Holiday. Ils ont la classe, tout simplement.